C’était un jour plutôt motivant. Le soleil avait pointé le bout de son nez et les températures affichaient trente-et-un degrés. Cette météo avait le pouvoir d’embellir Elizabeth. En effet, la jeune femme possédait une humeur plus enjouée lorsque l’été se pointait : le soleil, la chaleur, elle adorait ça ! Cela respirait la joie de vivre, les vacances, les grillades, les pic nic, et toutes autres choses réjouissantes ! Lizzie avait alors vacances, étant professeure d’Arts plastiques et d’Histoire de l’Art, à l’Université. Les vacances scolaires des étudiants étaient alors plutôt longues, bien plus que celles que possédaient les mômes de l’école obligatoire. Il arrivait souvent à la demoiselle de croiser des élèves, qu’elle saluait avec bonne humeur. Cette après-midi-là, était alors assise au bar de sa cuisine et regardait le ciel bleu d’un air pensif. Lizzie possédait un magnifique loft très lumineux, situé dans un ancien atelier d’artiste. Ce genre de logement qui en faisait rêver plus d’un. A vrai dire, elle l’avait acquis pour un rien mais y avait beaucoup travaillé, faisant des travaux et travaillant la décoration. Lorsqu’elle l’avait acheté, ce dernier était en piteux état. Elle était comme ça, Elizabeth : une vraie manuelle ! Et puis, quoi de mieux qu’un atelier rénové en loft pour une fanatique d’Arts ?!
Elle se leva alors d’un bond, sa robe fleurie virevoltant dans les airs. Il était peut-être l’heure de faire les courses. La jeune femme adorait se rendre au supermarché : de nature très souriante et sociale, c’était un excellent endroit pour croiser un peu de monde et faire de nouvelles connaissances. Elle se rendit en direction de la sortie, attrapant au passage des clés et son sac à main, et enfilant des scandales. Elle referma alors la porte derrière elle et se dirigea vers sa mini cooper, y entra et enclencha le moteur. Lizzie ouvrit alors la fenêtre afin de sentir l’air extérieur, qui pénétra à l’intérieur de la voiture. Ce même air qui arrivait à la faire sourire : les fleurs, l’été, le bonheur ! Elle prit alors la direction du supermarché. Arrivée dans le tournant de Sunset Boulevard, la professeure enclencha sa flèche pour s’engager dans le parking du centre commercial. Mais ce fut sans compter sur un idiot qui venait de lui couper la priorité. BOUM. Un choc. Malgré la ceinture de sécurité, sa tête vint heurter l’air-bag, qui heureusement s’était enclenché. Tout c’était passé tellement rapidement…elle n’avait…rien vu ! Lizzie n’avait même pas eu le temps d’ouvrir la bouche, cette bouche qui était restée entre-ouverte, à vrai dire.
L'affaire qui m'avait mené à Mystic Falls et qui concernait Jack était bien plus complexe qu'il n'y paraissait. Qui c'est Jack, c'est un de mes ex-petits amis, le seul qui ait vraiment compté dans ma vie, et pour lequel j'ai éprouvé des réels sentiments par le passé, même si aujourd'hui, je suis à peu près sûre que ces sentiments ne sont pas morts. L'avoir revu avait grandement remué quelque chose entre nous, du moins de mon côté. Du sien, je ne savais pas ce qu'il en était.
En attendant, même s'il était en prison, j'étais convaincue de son innocence, mais il fallait être lucide, toutes les circonstances l'accablaient. Il y avait de quoi s'arracher les cheveux. Pour autant je ne comptais pas l'abandonner. Je viens d'ailleurs de repartir du poste de police, et ma petite visite avait apparemment eut son effet, je voyais bien dans son regard qu'il avait regagné espoir. Heureusement, il était détenu dans un endroit où on le respectait et où on ne l'avait pas condamné avant d'être sûr de sa culpabilité. Il n'en était qu'à la phase où les preuves étaient trop minces pour intenter un procès, et où tout était trop suspect pour qu'on puisse l'écarter de tous soupçons. J'allais vraiment devoir me dépêcher, mais je ne pouvais faire de miracles. Et si je voulais être dans de bonnes dispositions j'allais devoir me forcer à manger. Mon régime alimentaire était en deçà des besoins journaliers nécessaires depuis mon arrivée, et moi qui d'ordinaire n'était pas si épaisse, flottait dans mon jean, ce qui m'avait fait prendre conscience du problème.
Je devais passer prendre de quoi reprendre des forces avant de me remettre à bosser, comment pourrais-je aider mon ex si j'étais incapable de prendre soin de moi. C'était la raison pour laquelle j'avais décidé de me rendre au supermarché le plus proche, en l’occurrence un centre commercial. C'est sur la route qui y menait que j'assistais à l'accident. Une andouille de chauffard avait refusé la priorité à une demoiselle qui s'engageait vers le parking et trop pressé de sortir, lui avait littéralement foncé dedans. Il s'en fallut de peu d'ailleurs pour qu'on assiste à un carambolage du tonnerre. Je serrais les poings en faisant taire une colère qui commençait à pointer le bout de son nez à l'encontre du conducteur crétin, et m'exhortait au calme car il y avait plus urgent. A savoir, y'avait-il des blessés. Le responsable de l'accident était descendu de la voiture afin de visualiser l'étendu des dégâts, mais à ma grande indignation, il remonta illico presto et se tailla avant qu'on ait eu le temps de dire ouf:
"Connard! Si je te retrouve je vais te faire bouffer tes sièges avant!"
Puis j'accourus vers l'autre voiture, et ouvris la portière après m'être assurée que cela ne pourra pas porter atteinte à la santé de la personne qui était à l'intérieure. Une jeune femme avait le visage plaquée contre le gros coussin blanc de survie, et c'est avec panique qu'elle demanda rapidement:
"Mademoiselle! Mademoiselle?! Vous allez-bien? J'ai besoin de savoir si vous êtes blessés pour quand je vais appeler les secours.
Elle avait l'air consciente mais j'avais besoin de mesurer l'étendu des dégâts, afin de renseigner au mieux les secouristes et surtout pour pouvoir intervenir en cas de pépin. En attendant, les gens, pour une fois, au lieu de s'amasser comme un troupeau de mouton curieux, avaient pris les choses en main. Le vigile qui surveillait le parking accourait déjà en notre direction , et la zone avait été sécurisée afin que d'autres voitures ne percutent pas le véhicule accidenté. Des citoyens avaient formé comme une barrière pour dégager les voies et laisser libre accès à l'arrivée d'éventuels secours.
"Comment vous appelez-vous? Vous savez quel jour on est? Combien ça fait 2+2..."
Pourquoi je posais toutes ces questions? Je suis pas médecin moi. Mais je pouvais tout bonnement pas laisser cette femme à son triste sort. Je détaillais sa tenue, ses bras, ses jambes, elle n'avait pas l'air d'avoir de sang qui en jaillissait, puisqu'ils restaient immaculés à première vue, mais cela pouvait ne rien vouloir dire.