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happy hour for sad people (cami & anina)

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MessageSujet: happy hour for sad people (cami & anina) happy hour for sad people (cami & anina) EmptyVen 13 Mai - 14:23




Anina & Camille

happy hour for sad people




Il y avait une chose qu'Anina n'avait jamais comprise : pourquoi tous les lycéens, lorsqu'elle était encore scolarisée à Mystic Falls, se retrouvaient au Grill pour boire un verre ou jouer au billard après les cours ? Cette tendance au rassemblement, en fait, même si elle avait pu l'observer à maintes reprises au cours de ses dix-neuf ans d'existence, Anina n'avait jamais su l'appréhender. Même à Whitmore, -et si elle appréciait se retrouver avec les autres membres de sa résidence dans le foyer au rez-de-chaussée-, les étudiants se donnaient sans cesse rendez-vous dans les lieux les moins stimulants à vingt kilomètres à la ronde : bars sans histoire, cafés qui ne font pas la distinction entre un cappuccino et un latte, cinémas où les films étrangers sont doublés dans un américain pâteux... La petite brune était en effet en proie à un vrai snobbisme depuis qu'elle avait quitté New-York, à à peine treize ans. Elle y était retournée souvent depuis et avait même convoité une certaine université là-bas, comme son frère l'avait fait, mais le destin l'avait placée ailleurs.

Un petit soupir glissa entre ses lèvres alors que ses chaussures traînaient sur le bitume du côté de Mapple Street. Son regard se posa sans volonté sur les vitrines du Grill, dans lequel elle voyait danser les silhouettes familières des gens qui avaient foulé les mêmes couloirs qu'elle les années précédentes. Elle reconnaissait certains parce qu'ils étaient les petits frères et les petites soeurs de ses anciens camarades. Mystic Falls se vidait d'une petite centaine de têtes tous les ans. Migrations universitaires. Survival of the fitest. Parfois ils revenaient, pour dire bonjour à leurs parents, troquer leurs vêtements d'hiver pour leurs vêtements de printemps. Anina était revenue pour faire le vide dans son esprit ; loin de Whitmore, de ses fraternités et sororités pullulantes de monde, et surtout loin des mauvais souvenirs qu'elle s'y était faits. L'événement avait beau dater d'une dizaine de mois maintenant, il semblait encore tout frais dans son esprit. Elle avait tué quelqu'un ; vampire ou pas, elle avait mis fin à la vie d'une personne.

La brunette retira les écouteurs de ses oreilles et prit soin de les démêler avant de ne les fourrer dans la poche de son jean, tout juste alors qu'elle poussait la grosse porte du Grill. Un sentiment de chaleur la submergea aussitôt : le genre de chaleur qui la dérangeait plus qu'autre chose, parce qu'il signifie que l'endroit est blindé et plutôt bruyant. Anina forma un sourire de façade. Au moins avec le brouhaha ses pensées ne l'atteindraient pas.

Son regard balaya la grande salle de long en large avant de ne repérer une place près du bar. Était-ce surréaliste de s'installer si près du comptoir quand on ne sait ni quoi commander, ni comment survivre à cette expérience singulière qu'est celle des lieux publics ? La jeune sorcière prit une grande inspiration et déglutit péniblement en constatant que la planche de bois sous ses coudes était encore collante...  Ses yeux se posèrent sur tous les autres gens accoudés au comptoir, qui quant à eux ne semblaient pas être incommodés par l'endroit : peut-être parce que leur bout de comptoir à eux était propre, peut-être parce qu'ils se sentaient au Grill comme des poissons dans l'eau. La jeune sorcière se sentait déjà dépassée, à peine trois minutes après avoir franchi les portes seule. La musique, la télévision qui braillait les résultats du match de foot le plus récent, le bruit des queues de billard frôlant le feutre vert, et les rires francs d'autres adolescents autour d'elle... Dans son observation de tout ce monde, Anina oublia complètement qu'elle n'était pas là en visite touristique mais en tant que consommatrice, et que tôt ou tard la barmaid finirait par lui poser la question à laquelle elle n'aurait forcément pas de réponse : "qu'est-ce que je peux vous servir ?".

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Camille O'Connell

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MessageSujet: Re: happy hour for sad people (cami & anina) happy hour for sad people (cami & anina) EmptyMar 17 Mai - 17:30

Happy hour for sad people
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Δ Feeling my way through the darkness
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But I know where it starts Δ 

Il y avait du monde ce soir au Grill. Un groupe de jeunes, certainement des étudiants, parlait fort et riait tout en buvant des verres. Je nettoyai des verres tout en jetant des regards dans leur direction. Il n’était pas difficile de savoir lesquels d’entre eux allaient finir ivres en premier. Tout d’abord, ce serait celui que j’appelai « le fêtard » : il se trouvait au centre du groupe. Tout le monde le regardait. Il savait attirer l’attention sur lui. Il était celui à qui tout le monde voulait ressembler, c’était certain. Alors à quoi bon boire quand on avait déjà une telle popularité ? La crainte, évidemment. La crainte de perdre cet intérêt qu’il pouvait éveiller chez les autres. S’il ne buvait pas, il passerait pour quelqu’un qui ne saurait pas s’amuser. Alors il buvait, encore et encore, enchaînant les verres, de manière à s’assurer de garder l’attention de ses spectateurs. Il était bientôt suivi par les autres, bien sûr. Il était comme un guide pour eux. Les autres n’avaient qu’à suivre et faire de même. Ça leur donnait le sentiment d’appartenir à un groupe. Parmi eux se trouvait « l’aventurier » : encore jeune et inexpérimenté, influençable, il se tenait parmi les autres. Il observait tout le monde, et semblait curieux de tout. Il avait envie de nouvelles découvertes et ne voulait pas être mis à l’écart parce qu’il n’osait pas boire. On lui avait dit que l’alcool était essentiel pour s’amuser lors d’une fête. Et il avait envie de savoir l’effet que ça faisait, d’être ivre. Il voulait connaître de nouvelles sensations. Alors il prenait les verres qu’on lui tendait, sans vraiment savoir quel alcool ils contenaient, et il les buvait sans hésiter. Sans vraiment se préoccuper des effets secondaires.
Venait ensuite le tour du « timide » : celui-ci était à l’écart, un peu renfermé sur lui-même. Il regardait les jeunes de son groupe sans savoir quoi dire, sans savoir comment se tenir en leur présence. Il avait envie d’être intégré, mais il ne savait pas comment faire. Il voulait être comme eux. Il voulait leur ressembler. Mais des barrières semblaient se dresser devant lui : il avait peur du regard et du jugement des autres. Et si l’alcool était la solution à tous ses problèmes ? S’il lui permettait de s’intégrer ? Alors il buvait, doucement au début, avec un peu d’hésitation, puis de plus en plus rapidement. Enfin, il restait « le fuyard » : celui-ci devait bien être le seul qui ne buvait pas pour avoir la sensation d’appartenir au groupe. Il était déjà dans le groupe. Il riait tellement fort que ça devenait évident qu’il se forçait. Il se servait de l’alcool pour fuir la réalité et ses problèmes. Ça lui permettait d’oublier sa vie pendant un temps. Personne ne le remarquait, bien sûr. Au fond, il était tout seul pour combattre ses démons.

Je secouai la tête et me remis au travail en servant de nouveaux verres aux clients. C’est pour ça que j’aimais ce travail. J’aimais étudier le comportement de mes clients. On pouvait rencontrer tellement de personnes différentes…
Je faillis ne pas la voir. Son entrée dans le Grill fut assez discrète. Un sourire était figé sur ses lèvres. Elle semblait être jeune, comme les étudiants que je venais d’observer, mais pourtant, elle était seule. Malgré le sourire qu’elle affichait, j’eus l’impression qu’elle n’était pas vraiment à l’aise. Elle n’était pas dans son univers. Elle leva ses coudes sur le comptoir, gênée par quelque chose. Je souris et m’approchai d’elle, un chiffon dans les mains. Je l’observai et passai le chiffon sur le comptoir.

- Je suis désolée, je n’avais pas encore eu le temps de nettoyer cette partie du comptoir.

Je redressai la tête vers elle et lui adressai un sourire que je voulais confiant et rassurant. J’attrapai une carte du bar derrière moi et lui tendis.

- Je ne vous ai encore jamais vue ici, alors… Peut-être que vous aurez besoin de ça pour choisir ce que vous allez commander. Prenez votre temps.

Je sortis un verre et servis un autre client à côté d’elle. Je voulais essayer de la mettre à l’aise, mais sans toutefois l’étouffer en lui posant plein de questions. Après tout… J’étais bien placée pour savoir que s’intégrer dans un endroit comme Mystic Falls n’était pas chose facile.
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MessageSujet: Re: happy hour for sad people (cami & anina) happy hour for sad people (cami & anina) EmptySam 21 Mai - 17:04




Anina & Camille

happy hour for sad people




"C'est rien," fit Anina, dont le chuchotement fût presque tu par le brouhaha ambiant alors que la blonde passait son chiffon. La sorcière se saisit de la carte qu'on lui tendait ensuite, reconnaissante. Il était vrai, au premier coup d'oeil, la petite brune avait l'air d'un poisson hors de l'eau. Les branchies toutes sèches, à faire aller ses nageoires dans le vide en espérant par un miracle échapper à cet enfer, mais tout à coup l'attitude de Camille semblait la réconforter. Avait-elle lu dans ses pensées ? Ou était-ce une stratégie pour avoir plus de pourboires ? Dans tous les cas, ça marchait. Avec un peu d'appréhension, comme si ce que renfermait le dépliant en carton plastifié risquait de changer à tout jamais sa perception des choses, elle finit par ouvrir la carte, retraçant du bout de son index la liste des boissons.

Quel genre de personne était Anina ? C'était la question que la principale intéressée se posait en déchiffrant les mots qui étaient inscrits dans une police d'écriture peu conventionnelle sur la carte. Qu'est-ce qu'elle était censée choisir ? Les quelques fois où elle était sortie avec ses amis, à Whitmore, Amanda s'était chargée de la commande. La sorcière avait boudé son verre pendant une demie heure avant de n'y tremper les lèvres l'air de rien, et sans faire à ce sujet le moindre commentaire. La vérité, c'était que l'alcool ne l'avait jamais attirée plus que ça, sous aucune de ses diverses formes. Et le fait de ne pas s'y intéresser non plus, ne l'avait jamais dérangée. Anina était un être particulier après tout. Avec des goûts très prononcés, et des idées encore mieux ancrées dans sa personnalité. Le coude posé sur le comptoir, la brunette ferma son poing pour y reposer sa joue, donnant à son visage adorable une petite moue boudeuse... Et blasée, il fallait le dire.

L'envie de prendre ses affaires et de retourner à l'infertilité créative de sa chambre, ou à la moiteur de la serre familiale la tiraillait déjà. Quel genre d'ado aurait échangé une virée au bar contre un après-midi jardinage ? Son pied tapait nerveusement le barreau de son tabouret alors qu'elle cherchait le regard de la barmaid. C'était ridicule de chercher en cette employée le moindre réconfort, pas vrai ? Elle devait voir des gens comme elle entrer et sortir toutes les cinq minutes depuis qu'elle avait pris son job, à vider des verres sans le moindre état d'âme. Rien que jeter un regard autour d'elle renforça l'impression d'Anina, dont la gorge se serrait lentement. Qu'est-ce qui lui avait pris de venir là ? Au... Grill ? Elle assemblait les mots dans sa tête avec un certain dégoût, à la fois du lieu et à la fois d'elle-même. Comment avait-elle pu penser qu'elle s'y sentirait plus ou moins bien ? En sécurité ? Et qu'elle pourrait oublier Zach ? Zach, ce type qu'elle avait tué ? Tué. Le brouhaha fut bientôt remplacé par un silence morbide, au moins dans la perception de la jeune femme. Son cerveau lui jouait des tours - le comble, pour une sorcière.  

L'estomac noué, Anina reposa son regard légèrement paniqué sur la barmaid. Son badge, dont les lettres dansaient sur leur fond blanc, indiquait qu'elle s'appelait Camille. "Pardon... Je, je pourrais avoir un verre d'eau ?" balbutia la cliente en repoussant la carte, désintéressée par son contenu. Il fallait qu'elle calme son rythme cardiaque et chasse progressivement ses mauvaises pensées, et ensuite seulement pourrait-elle quitter le Grill. Elle savait comment faire. Mais elle ne l'avait jamais fait dans un environnement aussi hostile que celui-ci... Ce qu'elle craignait le plus, sur l'instant ? Qu'il y ait un court-circuit dans sa magie et qu'elle finisse par mettre le feu au bol de cacahuètes qu'elle fixait un peu trop obstinément pour n'avoir qu'une envie de salé.

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Camille O'Connell

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MessageSujet: Re: happy hour for sad people (cami & anina) happy hour for sad people (cami & anina) EmptyMar 24 Mai - 17:27

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Δ Feeling my way through the darkness
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- C’est rien.

La voix de la jeune femme était à peine audible. Elle semblait se recroqueviller sur elle-même. Comme si elle voulait que personne ne la remarque. Comme si elle voulait être invisible. Je gardai un œil sur elle tout en rangeant quelques verres. Elle n’avait prononcé que quelques mots, mais j’avais eu le sentiment qu’elle s’était ouverte à moi pendant une seconde. Très brièvement, elle était sortie de sa bulle. Elle avait pris la carte comme si elle était un rocher auquel elle pouvait s’accrocher pour faire partie de ce monde. Et pourtant… Dès que je m’étais un peu écartée d’elle, elle semblait à nouveau anxieuse, comme si le monde allait s’écrouler et lui tomber dessus au moindre de ses mouvements.

Je me pinçai les lèvres. Peut-être que je devrais rester avec elle… Mais je ne voulais pas l’étouffer. Alors je l’observais de loin, attendant le bon moment pour intervenir.
Elle regardait la carte sans vraiment la voir. Je vis à son expression sur le visage que rien de ce qui était écrit dessus ne semblait lui plaire. Elle paraissait différente des jeunes de son âge. Plus réservée, plus discrète. Elle me donnait l’impression de ne pas appartenir au même univers. Au même monde. Mais était-ce volontaire ? Voulait-elle vraiment vivre en marge de la société, des autres ? Je n’y croyais pas. Tout être humain avait besoin d’être intégré. De faire partie d’un groupe. Ça nous donnait le sentiment d’être important. D’avoir de la valeur. Et l’étudiante qui se trouvait en face de moi…. Elle semblait se comporter comme si elle n’en avait aucune. Comme si elle pensait ne pas mériter l’attention des autres. Ou peut-être avait-elle tout simplement des idées trop différentes de celles des personnes de son âge ? Plusieurs théories fusaient dans mon esprit. Et je comptais bien les vérifier ce soir.

Je fis semblant de ne pas voir qu’elle tapait dans les barreaux du tabouret et lui adressai un autre sourire. Elle n’était pas à l’aise, c’était certain. Elle avait jeté aussi un regard inquiet autour d’elle. Mais ça ne l’aiderait pas si je lui montrais que j’en avais conscience. Il valait mieux que je ferme les yeux là-dessus.
Elle cherchait mon regard. C’était le signal. Le moment que j’attendais pour venir lui parler. Je jetais un œil vers les autres clients près du comptoir. Ceux qui n’étaient pas encore ivres n’allaient pas tarder à l’être. Alors ils pourraient bien attendre un peu avant d’être servis.

Je m’approchai de ma jeune cliente en hochant doucement la tête.

- Un verre d’eau, bien sûr.

Je me retournai pour prendre un verre et le remplis d’eau. C’était rare que l’on me demande un verre d’eau, c’est vrai. Mes clients avaient plutôt l’habitude de me demander des alcools forts, surtout à cette heure-ci. Mais elle était différente. Sa demande était surprenante, mais je ne voulais pas lui montrer ma surprise. Je voulais qu’elle soit en confiance, qu’elle se sente bien. Pas qu’elle se mette à penser que je la trouve bizarre de venir dans un bar pour commander un verre d’eau. Parce que j’étais loin de la trouver bizarre. Elle était unique, tout simplement. Comme toute personne qui vivait sur cette Terre. Personne n’était bizarre, finalement, on était juste différents à notre manière. C’était ce qui rendait l’être humain si intéressant.
Je posai une tranche de citron sur le bord du verre, et ajoutai quelques glaçons avant de me retourner vers ma jeune cliente. Ce n’était pas parce que sa demande était simple que j’allais la négliger, après tout.

- Et voilà. Si je peux faire quelque chose d’autre…

Je l’observai en souriant, et penchai doucement la tête.

- Vous êtes nouvelle dans cette ville ? Je suis arrivée il y a peu de temps, pour ma part, alors je ne connais pas beaucoup de monde, pour l’instant.

J’espérais que lui parler un peu de moi et de mon arrivée récente dans cette ville la pousserait à s’ouvrir… Et à se confier à moi.
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MessageSujet: Re: happy hour for sad people (cami & anina) happy hour for sad people (cami & anina) EmptyVen 27 Mai - 1:43




Anina & Camille

happy hour for sad people




Comme en décalage avec la réalité, Anina observait la jeune femme réagir à sa commande. Pas un haussement de sourcil, ni le moindre sourire moqueur... Sa pression artérielle, bien trop élevée à ce moment, se stabilisa néanmoins à des taux un peu plus normaux. Tout allait aller pour le mieux. Bientôt. Il fallait travailler sur ce bientôt. Et voilà. Si je peux faire quelque chose d’autre… Anina se força pour un autre sourire après avoir posé son regard sur le verre que lui avait préparé la barmaid. Elle lui était reconnaissante, alors elle hocha également doucement la tête, alors que les remerciements qu'elle avait soufflés s'échouaient quasi silencieusement sur ses lèvres sèches. Anina n'était pas du genre à se faire remarquer. Mais quand on la remarquait, elle n'était pas non plus du genre à s'effacer.

Quand Camille commença à l'observer d'un regard nouveau, l'étudiante se détendît encore quelques peu. Elle amena timidement le verre à ses lèvres, avant de n'esquisser un vrai sourire, pour le coup. Elle était presque sûre que les barmaid et les barman ne faisaient pas réellement partie du genre de rencontres que ses camarades se vantaient de faire dans les bars, à quelques exceptions près... Mais qu'est-ce qu'elle y pouvait, elle, si la blonde qui se tenait en face d'elle était la seule qui n'avait pas l'air de débouler d'une autre planète ? Sa voix était douce - pas comme celle des autres clients, qui pour la plupart riaient à gorge déployée ou criaient des injures aux joueurs de foot qui défilaient sur écran plasma - et son regard compatissant - quand celui de certains de ses anciens collègues de lycée était brillant mais si vide...

Vous êtes nouvelle dans cette ville ? Je suis arrivée il y a peu de temps, pour ma part, alors je ne connais pas beaucoup de monde, pour l’instant.

La jeune sorcière secoua doucement la tête, et quelque chose en elle voulait aller dans le sens de cette déclaration. Prétendre qu'elle non plus n'était pas d'ici, et qu'elle ne connaissait personne, et que le Grill n'était pas un lieu qui aurait dû lui être familier... Mais c'était faux. Anina pinça doucement ses lèvres alors qu'elle reposait avec une délicatesse incommensurable sa boisson sur son sous-verre, de la même façon qu'elle aurait pu le faire si elle avait eu peur d'émettre le moindre son. Elle en avait peut-être peur - et pourtant elle prit la parole, et la peur prit la fuite.

"Non, pas vraiment. Je suis arrivée à Mystic Falls il y a six ans. A mon âge, c'est un peu plus d'un tiers de mon existence. Passée ici. Et pourtant, je ne m'y sens pas encore chez moi. Je doute de m'y sentir un jour chez moi. C'est tellement... petit, et grouillant d'idiots." Son regard glissa brièvement jusqu'à la table où étaient presque allongée une fille, sans doute du même âge qu'elle, et un garçon qui n'avait pas dû se changer après sa séance de sport. Ils s'embrassaient et se pelotaient tout en jouant au billard, reproduisant à la perfection la scène la plus clichée de l'histoire des séries télévisées américaines. Anina haussa les épaules. "J'ai vécu à New York pendant treize ans." Elle disait cela comme une vieille personne parle de son passé : avec nostalgie, grand sérieux, et la prétention de savoir exactement ce que signifiait la vie new-yorkaise parce qu'une version pré-adolescente d'elle-même avait eu la chance de traverser quelques fois Central Park. Aurait-elle été différente à ce jour si elle avait effectivement passé toute sa vie là-bas ? Sa peur d'être entourée de monde aurait-elle été compatible avec les quelques huit millions d'habitants qui déambulaient chaque jour dans les rues de la Grosse Pomme ?

"Et vous ? Vous venez d'où ?" finit par demander Anina, avec une pointe de curiosité qu'elle ne feignait pas. Les étrangers à Mystic Falls n'étaient pas si rares que ça : seulement la grande majorité d'entre eux n'était pas humains, et la totalité de ceux-là ne jouaient pas à servir des cocktails dans les affaires locales. Ils étaient plutôt intéressés par le pouvoir indéfectible qui imprégnait la Terre des alentours, ou par les histoires surnaturelles qui s'y racontaient quotidiennement. "Et si je peux me permettre... Pourquoi venir ici ?"

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Camille O'Connell

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MessageSujet: Re: happy hour for sad people (cami & anina) happy hour for sad people (cami & anina) EmptyMar 31 Mai - 14:29

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Δ Feeling my way through the darkness
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Je dus presque lire sur ses lèvres pour comprendre qu’elle me remerciait. Mais je ne désespérais pas. Je savais que j’étais sur la bonne voie. Il fallait que je continue. Je ne la laisserais pas repartir de mon bar en la laissant penser qu’elle ne méritait pas l’attention des autres. Ce n’était pas envisageable.
Elle commençait à se détendre doucement, je le voyais. Elle but une gorgée de son verre, et me sourit aussi. Mais ce sourire était différent de ceux que j’avais pu observer avant. Ce n’était pas un sourire de façade. Ce n’était pas un sourire qui disait « Je vais bien, ne vous inquiétez pas pour moi ». Non, ce sourire n’était pas un mensonge. Il était vrai, sincère, réel. Et il éclairait son visage d’une façon surprenante. J’avais l’impression de la voir pour la première fois. Comme si elle avait décidé de laisser tomber son masque. Pour un temps, du moins.

Ses mouvements étaient encore timides, hésitants. A vrai dire, ils étaient presque invisibles.
Je gardais mon sourire tout en réfléchissant. Elle n’avait pas à se rendre invisible comme elle le faisait. Elle avait le droit d’exister. Elle avait le droit de vivre, d’être elle-même, de trouver sa place dans ce monde. Elle avait le droit d’être vue.

- Non, pas vraiment. Je suis arrivée à Mystic Falls il y a six ans. A mon âge, c'est un peu plus d'un tiers de mon existence. Passée ici. Et pourtant, je ne m'y sens pas encore chez moi. Je doute de m'y sentir un jour chez moi. C'est tellement... petit, et grouillant d'idiots.

Je hochai la tête tout en l’écoutant, attentive. C’était surprenant comme ses mouvements étaient en complète contradiction avec ses paroles. J’avais le sentiment qu’elle voulait s’ouvrir aux autres. Qu’elle avait envie de s’intégrer. Et pourtant… Pourtant, elle semblait encore réticente. Comme si quelque chose l’empêchait d’avancer.

Je suivis son regard et soupirai en observant le couple. Ils se donnaient clairement en spectacle, et j’aurais certainement dû les faire sortir du bar. Mais je n’avais pas envie de m’éloigner de la jeune étudiante, au risque de perdre cette connexion que je venais d’établir avec elle. Et puis, de toute façon, même si je demandais au couple de quitter le Grill, un autre viendrait certainement le remplacer peu de temps après.

J’essuyai un verre tout en restant près de ma cliente.

- Je peux comprendre. Mais tu sais…
Je me pinçai les lèvres.

- …Si je peux me permettre de te tutoyer… Les idiots sont souvent ceux qu’on remarque le plus facilement. Mais si tu cherches bien… Tu pourrais tomber sur des personnes intéressantes. Parfois… Elles se cachent.

Je penchai un peu la tête dans sa direction et lui adressai un autre sourire.

- New York… Je n’y suis jamais allée. Et pourquoi avoir quitté la Grosse Pomme pour venir t’installer ici, alors ? Y avait-il trop d’idiots aussi là-bas ?

J’essayais de la mettre à l’aise, pour qu’elle se détende plus. Je voulais qu’elle sente qu’elle pouvait me faire confiance, et que jamais je ne la jugerai.

Je posai le verre derrière moi.

- Je viens de la Nouvelle-Orléans. J’avais beaucoup d’attaches là-bas. Mais… Un bon nombre des personnes que je connaissais ont déserté la ville du jour au lendemain. Et… J’ai appris que certaines d’entre elles étaient venues s’installer ici. Alors… Je les ai suivies. Mais je dois avouer que j’essaie toujours de comprendre ce qui a bien pu les attirer dans cette ville.

J’essuyais rapidement mes mains. A vrai dire, si j’étais venue ici, c’était surtout pour rejoindre une personne. Et pour obtenir des réponses à mes questions. Et pourtant… J’avais l’impression d’avoir désormais plus de questions que de réponses. Je haussai les épaules.

- Je suppose qu’il me reste encore beaucoup de choses à découvrir ici.

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MessageSujet: Re: happy hour for sad people (cami & anina) happy hour for sad people (cami & anina) EmptyJeu 2 Juin - 3:29




Anina & Camille

happy hour for sad people




Camille essuyait verre après verre, mais la jeune sorcière ne la quittait pas des yeux. Elle avait trouvé son ancre. Celle qui allait la maintenir fermement liée à la réalité et l'empêcher de se laisser emporter par le fil de ses pensées... Au moins un temps. Finalement venir au Grill n'avait pas été une si mauvaise idée.

Je peux comprendre. Mais tu sais …Si je peux me permettre de te tutoyer… Les idiots sont souvent ceux qu’on remarque le plus facilement. Mais si tu cherches bien… Tu pourrais tomber sur des personnes intéressantes. Parfois… Elles se cachent.

Son regard ambré avait cherché celui de Camille, encore une fois, et Anina avait sourit doucement. Elle n'avait pas tout à fait faux. En entrant, ce n'était pas la barmaid que la jeune femme avait remarqué la première. Ça avait été le fêtard, et l'aventurier, et le timide, et le fuyard, emprisonnés dans leur état de beuverie généralisé. Mais dans son esprit, la blonde était une exception, car même sans y jeter un oeil, les autres membres de la communauté très fermée que formaient les habitués du Grill ne méritaient pas nécessairement l'attention qu'elle portait alors à Camille. Elle l'aimait bien. Ça avait été rapide.

Un autre sourire, beaucoup plus spontané quant à lui, naquît sur les lèvres de la brunette à la suite du discours de Camille. Elle hocha la tête. "Beaucoup trop d'idiots," blagua Anina, qui ne le pensait pas vraiment. "Ma famille tenait à venir ici..." Parce que la magie, à Mystic Falls, battait comme un cœur sous terre et irradiait d'énergie jusqu'à l'être le plus insignifiant. Parce qu'il existait des affaires qui ne regardaient pas les humains auxquelles s'intéressaient de très près les Jungs. C'était la véritable raison de leur venue. C'était la véritable raison pour laquelle ils étaient restés. Bien sûr New York connaissait sa propre puissance magique, et Lenni qui entretenait avec sa petite sœur une relation épistolaire moderne très riche, lui racontait tous les jours ce qu'il voyait dans les rues de la Grosse Pomme. Un loup garou qui traverse Manhattan un soir de pleine lune, un sigil peint à même la brique à l'arrière d'une boutique de grigris, l'incantation bénigne d'une jeune fille, ravissante avait-il précisé, qui était pressée de voir son métro arriver... Sans parler de la scène vampirique, qui s'était accaparée tout un quartier de la capitale culturelle de la côte East. New York respirait la magie à sa façon. Mais ça n'était en rien comparable avec l'énergie pure qui habitait la petite ville de Virginie. "Mes parents voulaient être au calme," mentit-elle, parce que calme était une des rares choses que Mystic Falls n'était pas.

Quand la jolie barmaid mentionna être originaire de la Nouvelle Orléans, Anina pencha légèrement la tête, un peu plus curieuse. Elle l'écouta attentivement. On venait de piquer son intérêt. Pour ce qu'on lui avait appris à propos de Nola, c'était l'endroit rêvé pour pratiquer la magie... A condition d'y avoir grandi toute sa vie, et d'être liée étroitement aux sorcières qui y avait perdu la leur. Sous ses airs d'étudiante sans histoire, Anina possédait une connaissance exponentielle sur les arts magiques. Sa grand-mère lui avait peut-être tout transmis mais la jeune femme était également curieuse de nature, et cherchait toujours à en apprendre plus. Mais aussi elle n'était pas naïve.

Un bon nombre des personnes que je connaissais ont déserté la ville du jour au lendemain. Et… J’ai appris que certaines d’entre elles étaient venues s’installer ici. Alors… Je les ai suivies.

"Vraiment ?" relava Anina, qui buvait les paroles de Camille et voulait alors la réassurer de son intérêt le plus sincère.

Mais je dois avouer que j’essaie toujours de comprendre ce qui a bien pu les attirer dans cette ville.

Puisqu'elle était initiée au surnaturel, et en fait en était une actrice à part entière, Anina comprenait ce qui avait bien pu appeler les connaissances de Camille à traverser la frontière pour poser bagages dans la petite ville de Mystic Falls. Elle n'était pas sûre de connaître les gens dont la jeune femme parlait, mais elle pouvait mettre sa main à couper qu'ils n'étaient pas tout à fait humains, ou pas tout à fait ignorants quant aux forces qui régissaient le monde en secret. Peut-être Camille, sous ses airs de barmaid, avait-elle elle même son avis sur la question, et faisait taire le secret du mieux qu'elle pouvait.

"On se pose tous la même question," mentit encore la jeune femme en remettant une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Elle hésita une seconde avant de ne tendre sa main par dessus le comptoir, amicale. Si elles se touchaient Anina pourrait être sûre de la nature de la jeune femme. Elle sourit. "Anina Jung. Enchantée."


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Camille O'Connell

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MessageSujet: Re: happy hour for sad people (cami & anina) happy hour for sad people (cami & anina) EmptyMar 7 Juin - 15:43

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Je souris en m’écartant d’elle pendant quelques secondes pour servir les clients à côté d’elle. Je sentais son regard posé sur moi. Cette connexion fragile, que j’avais réussie à établir et qui ressemblait à un fil pouvant se casser à tout moment, commençait à se solidifier de plus en plus. Elle était plus forte, plus intense.
Je revins rapidement vers la jeune étudiante. Un autre sourire éclair. Presque lumineux. C’était fou comme un simple sourire pouvait éclairer le visage d’une personne. Elle devenait quelqu’un d’autre. Et pourtant… Peu de personnes en avaient véritablement conscience, et préféraient se cacher derrière un masque d’indifférence qui passerait inaperçu dans la foule.

- Beaucoup trop d’idiots. Ma famille tenait à venir ici… Mes parents voulaient être au calme.

Je souris puis hochai parfois la tête tout en l’écoutant. Une famille qui tenait à venir ici pour être au calme… Ça ne tenait pas vraiment debout. J’avais beau n’être qu’une humaine qui s’était installée dans cette ville depuis peu, je savais bien que cette ville n’avait rien de calme. Au contraire. Beaucoup de monde avait déserté la petite ville depuis peu. Des choses étranges s’y déroulaient, d’après les journaux. Tout ça prouvait bien que Mystic Falls n’était pas vraiment le berceau de la tranquillité. Alors si elle était ici… La raison devait être un peu plus complexe que ce qu’elle voulait bien laisser entendre. Toute personne normalement pourvue de logique et d’un certain bon sens – ce qui ne semblait pas être mon cas – ne venait pas s’installer dans une ville comme celle-ci, à moins d’être suicidaire. Ou d’être… Inexorablement attirée par le surnaturel. C’était la seule explication. L’étudiante qui se trouvait face à moi devait appartenir à ce monde.

Je me contentai d’incliner un peu la tête.

- Etre au calme… Et bien, j’ai l’impression que ce n’est pas gagné dans une ville comme celle-ci… J’ai cru comprendre que beaucoup d’habitants avaient quitté la ville depuis quelques temps, parce que des choses étranges s’y passaient.

Je l’observai toujours en souriant. Je ne voulais pas entrer tout de suite dans le vif du sujet si elle ne connaissait rien au surnaturel. Parce que même si sa famille vivait dans cet univers, rien ne me disait qu’elle était au courant. Et je ne voulais pas être la première personne à lui en parler. Ce n’était pas à moi de le faire.
Mais pour autant… Il était difficile de vivre dans une ville comme celle-là sans se douter une seule seconde que le surnaturel y régnait. Elle devait se douter de quelque chose… Du moins, c’est ce que je pensais.

Je sentais que j’avais attiré l’attention de l’étudiante en mentionnant la Nouvelle-Orléans. La Nouvelle-Orléans, une autre ville imprégnée par le surnaturel. Ça ne pouvait pas être une coïncidence.
Je lâchai un léger soupir.

- La Nouvelle-Orléans n’était plus vraiment un endroit fréquentable pour moi. J’ai longtemps hésité avant de partir, parce que j’avais beaucoup de souvenirs là-bas, notamment avec ma famille. Mais la ville a beaucoup changé en quelques années, et je ne m’y sentais plus vraiment chez moi.

Je me pinçai doucement les lèvres. J’essayais de rester assez vague dans mes propos, de manière à ne pas lui faire peur. Parce qu’en vérité, la Nouvelle-Orléans n’était pas seulement devenue un endroit peu fréquentable. C’était devenu un endroit dangereux. La ville s’était transformée en un véritable territoire de guerre, où les humains étaient rapidement considérés comme des dommages collatéraux. En effet, depuis le départ des Originels et de Marcel, il n’y avait plus personne aux commandes. Plus personne pour se proclamer roi de la ville. Alors sorcières, loups et vampires se battaient pour le pouvoir, détruisant la ville à petit feu. Et je ne comptais plus le nombre de fois où j’avais failli y laisser la vie, désormais.

Je levai à nouveau les yeux vers ma cliente, qui me tendait la main au-dessus du comptoir. Je lui souris à nouveau, ravie qu’elle fasse un geste vers moi, avant de lui serrer doucement la main.

- Ravie de faire ta connaissance. Je m’appelle Camille O’Connell. Mais tu peux m’appeler Cami.

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MessageSujet: Re: happy hour for sad people (cami & anina) happy hour for sad people (cami & anina) EmptyMer 15 Juin - 16:35




Anina & Camille

happy hour for sad people




Etre au calme… Et bien, j’ai l’impression que ce n’est pas gagné dans une ville comme celle-ci… J’ai cru comprendre que beaucoup d’habitants avaient quitté la ville depuis quelques temps, parce que des choses étranges s’y passaient.

Touché. Coulé. Soit Camille était très au courant de l'actualité, soit elle savait quelque chose d'autre se tramait à Mystic Falls. Ca n'avait pas toujours été le cas. Quand Anina était arrivée six ans plus tôt, la ville était encore dans un état stable. Le calme n'était pas au rendez-vous mais il arrivait encore, parfois, qu'il apparaisse quelques instants. Quelques jours, trois semaines, deux mois, sans attaque de vampires, sans mauvais coup, sans menace ou sans disparition suspecte. Maintenant la ville était comme sans dessus dessous. Les autorités n'en étaient plus vraiment, et les politiques humaines ne s'appliquant pas tout à fait à la communauté surnaturelle, un peu plus de chaos avait été introduit dans le système sanguin de Mystic Falls. Métaphoriquement comme littéralement... La nouvelle avait fait les gros titres. L'hôpital avait encore été mystérieusement pillé, aussi bien côté pharmacie que côté réserves pour les transfusions. Anina était allée donner son sang dans la matinée, du fait. Mais mêmes tous les efforts citoyens et toute la bonne volonté du monde ne remettraient pas Mystic Falls sur pieds. La ville était condamnée. Tôt ou tard tous déserteraient et elle plongerait dans l'anarchie la plus totale... Anina sourit. Puisqu'elle voyait la chose de cette façon, il lui arrivait parfois de se demander pourquoi ses parents avaient tant insisté pour déménager ici, six ans plus tôt. N'était-il pas plus sain pour eux qu'ils restent à New York, où tout allait bien et rien n'était grave ? Où leurs semblables n'étaient pas menacés, où les communautés ne s'affrontaient pas sur le terrain des humains ? Sa mère lui avait pourtant fait un exposé en six parties sur la question. Elle soupira doucement, ne perdant pas tellement du sourire statique qui déformait agréablement ses lèvres.

"Il y a beaucoup de raisons qui font que les habitants partent. La crise, la crise immobilière aussi ; il y a peu de jobs spécialisés dans le coin, il faut surtout descendre vers Whitmore. Je le sais, je suis étudiante en histoire là-bas. C'est beaucoup plus... vivant," sans vouloir faire de mauvais jeu de mot, "et Mystic Falls s'essouffle, c'est tout. Ma mère pense que le calme finira par y revenir." A la réponse de Camille, la jeune sorcière enchaîna, puisqu'elles semblaient maintenant être lancées dans une discussion des plus intéressantes. La brunette regardait son interlocutrice aller et venir derrière son barrage de bois et de marbre, à remplir, vider, essuyer des verres à n'en plus savoir que faire. "Peut-être que ce sera le cas de la Nouvelle-Orléans. Tu pourras y retourner, quand tu auras retrouvé tes... connaissances." Elle déposa son menton dans le creux de sa pomme, soutenant le regard de Camille. C'est étrange qu'ils aient tous migré ici, tu ne trouves pas ? Qu'est-ce qu'ils pourraient vouloir à Mystic Falls ?" fit Anina, son regard légèrement espiègle. Ca n'était pas réellement dans ses habitudes. Être si sociable n'était pas dans ses habitudes...

Mais le courant passait avec Camille - ou plutôt ne passait pas, car quand Anina lui serra la main, rien de mauvais ne naquît du contact. C'était bon signe, très bon signe même. Camille était humaine. Aucune once de magie, sinon celle qui lui était propre (et qui faisait se délier la langue des jeunes filles introverties assises aux comptoirs des bars de la ville), n'émanait d'elle. Elle n'était ni sorcière, ni vampire, ni loup. Même si son aura, lumineuse, était légèrement colorée par le surnaturel. Peut-être son cou avait-il était mordu une fois, ou avait-elle dirigé une séance avec l'au-delà quand elle était jeune et naïve et bourrée pendant une soirée étudiante. Mais Anina n'avait aucun mauvais pressentiment la concernant. En fait, l'adolescente se figurait alors qu'elle pouvait faire à la jeune femme une confiance aveugle. Elle sourit encore, éloignant sa main de la sienne.

"Enchantée Cami," répondit la jeune sorcière avant de ne retourner à la paille de son verre. "J'espère que tu te plairas ici si tu viens d'arriver. C'est assez spécial comme endroit mais on s'y fait éventuellement... A part pour les idiots, eux, on s'y fait jamais," ajouta Anina avec un sourire complice. Elle était une autre personne, et surtout elle avait contenu la crise en quelques instants avec la précieuse aide de Cami. En rétrospective, le Grill n'était pas tant l'endroit sordide et désagréable qu'Anina s'imaginait, mais plutôt une réalité alternative à la sienne. Son regard balaya encore la salle, et son coeur ne s'emballa pas. Elle y voyait toujours des idiots, certes, mais ils ne semblaient tout à coup plus la déranger. Ses yeux glissèrent jusqu'à l'horloge qui tic-tacait sur un des murs en lambris. "Il y a fermeture anticipée ce soir, non ?" fit Anina dans le vide, peu sûre que la blonde soit restée à ses côtés. Sourcils froncés, elle ajouta : "A cause de la soirée. Vous fermez plus tôt. Non ?" Naturellement, la seule raison qui faisait que la jeune femme était au courant lui ressemblait étrangement, avec une trentaine d'années de plus. Sa mère qui l'avait mise informée de l'événement, l'avait aussi obligée à être présente ce soir-là... Et à porter une robe. Anina soupira.

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Camille O'Connell

Camille O'Connell
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MessageSujet: Re: happy hour for sad people (cami & anina) happy hour for sad people (cami & anina) EmptyDim 14 Aoû - 19:56

Happy hour for sad people
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Camille O’Connell








Δ Feeling my way through the darkness
Guided by a beating heart
I can't tell where the journey will end
But I know where it starts Δ 


J’observais attentivement ma jeune cliente. Etait-elle au courant de l’existence du surnaturel ? Appartenait-elle à ce monde obscur ou était-elle une simple humaine comme moi ? Telles étaient les questions auxquelles j’essayais de trouver des réponses, et j’espérais que, au vu du tournant de la conversation, le comportement de la jeune brune me donnerait quelques indices.

Elle se mit à sourire. J’avais parlé de « choses étranges ». Elle n’avait pas eu l’air surpris, ou inquiète, ou encore effrayée. Non. Elle avait souri. Elle était forcément au courant de quelque chose. Mais de quoi ?

- Il y a beaucoup de raisons qui font que les habitants partent. La crise, la crise immobilière aussi ; il y a peu de jobs spécialisés dans le coin, il faut surtout descendre vers Whitmore. Je le sais, je suis étudiante en histoire là-bas. C'est beaucoup plus... vivant, et Mystic Falls s'essouffle, c'est tout. Ma mère pense que le calme finira par y revenir.

Je hochai doucement la tête à ses propos, tout en réfléchissant. La crise… La crise n’était pas un événement propre à la ville de Mystic Falls. La crise touchait des villes, des pays entiers. Il était vrai qu’il existait peu d’emplois spécialisés dans la ville. Mais c’était une petite ville… Le nombre d’emplois ainsi que leur spécificité n’avaient pas changé depuis des années. Je le savais, puisque je m’étais renseignée sur la ville avant de m’y rendre. Ça ne collait pas. Ça n’expliquait pas le départ précipité de plus de la moitié des habitants de la ville.
Et plus j’observais la jeune étudiante, plus j’étais certaine qu’elle savait, elle aussi, que ça ne collait pas. Et encore une fois, j’avais mentionné que des choses étranges se passaient en ville. Nul besoin d’avoir connaissance du surnaturel pour comprendre de quoi je parlais. Tous les journaux en parlaient. « Attaques de bêtes sauvages. » « Victimes décapitées, vidées de leur sang. » « De plus en plus de disparitions inexpliquées. » Ca, c’étaient des choses étranges. Mais la crise… La crise faisait partie du quotidien depuis plusieurs années, maintenant. Rien qui ne sorte vraiment de l’ordinaire. Et j’étais sûre que mon interlocutrice avait bien compris de quoi je parlais. Elle était loin d’être bête. Alors… Essayait-elle de brouiller les pistes ? Et si c’était le cas… Dans quel but ?
Je croisai les bras, tordant un peu le torchon que je tenais dans les mains. Une chose était sûre. Il était impossible qu’elle ait un quelconque rapport avec ces histoires de décapitations et de meurtres. Bien sûr, je n’étais pas sans savoir que les apparences pouvaient être trompeuses, mais j’avais beau ne la connaître que depuis quelques heures, j’étais convaincue qu’elle était incapable de commettre un meurtre de sang-froid. Mais peut-être en savait-elle plus que ce qu’elle disait…

- Peut-être que ce sera le cas de la Nouvelle-Orléans. Tu pourras y retourner, quand tu auras retrouvé tes... connaissances. C'est étrange qu'ils aient tous migré ici, tu ne trouves pas ? Qu'est-ce qu'ils pourraient vouloir à Mystic Falls ?

Son regard se fit espiègle. J’avais le sentiment qu’elle essayait de me tester. Alors, à mon tour, je lui souris.

- Je ne pense pas que je reviendrais un jour à la Nouvelle-Orléans. La… crise immobilière… y est bien trop importante. Je n’ai plus les moyens de survivre dans cette ville.

Je lui rendis son regard espiègle. C’était à mon tour de la tester.
Je posai mon torchon sur mon épaule sans me départir de mon sourire.

- S’ils sont venus à Mystic Falls… Et bien, disons que c’est surtout parce que leurs racines sont ici. Cette ville a une longue histoire. Mais tu dois déjà le savoir, puisque tu es étudiante en histoire.

Je lui souris encore. Il était inutile d’en dire plus, d’après moi, nous étions sur la même longueur d’onde, toutes les deux.
Et j’aurais pu passer toute la soirée à discuter avec elle, si je ne devais pas fermer le Grill. Je soupirai quand Anina se tourna vers l’horloge. Elle avait raison, malheureusement. Je devais fermer plus tôt.
Je reposai mon torchon et rangeai un dernier verre avant de me tourner vers elle.

- Oui… Oui, je dois fermer plus tôt. Pour l’inauguration du Grill. J’espère qu’il y aura du monde… Et que je m’en sortirai.

Je me pinçai un peu les lèvres. J’étais un peu anxieuse au vu de cette soirée, il fallait bien l’avouer. Je n’étais pas certaine de savoir gérer un aussi grand nombre de clients. Mais nous avions besoin d’attirer plus de monde au Grill, surtout depuis que la ville était devenue un endroit moins fréquentable.

Je lançai un dernier sourire à l’étudiante.

- En tout cas… J’espère que je t’y verrai. J’ai vraiment apprécié de discuter avec toi, alors je compte sur toi pour venir.

J’inclinai un peu la tête.

- Peut-être pourra-t-on continuer cette conversation… Parce qu’à vrai dire, je n’aurai jamais cru que la crise immobilière puisse être un sujet aussi passionnant.

© Gasmask


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happy hour for sad people (cami & anina)

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