Je venais enfin de finir la dernière œuvre d’art qui allait être exposé dans la galerie qui avait –de manière plus que demandé- voulu m’exposé. J’exprimais mes fabuleuses aventures vampiriques gayesque via mes fresques, mes tableaux, sculptures et autres. La salle d’exposition était assez grande, de grands murs blancs, des sols d’un marbre blanc éclatant. Presque à croire que les Mikaelson ont fait construire ce bâtiment. Je plaçais le dernier tableau. J’exprimais ma rage face à Davina choisissant Kol, ma rage face aux actions de Klaus qui m’ont mené ici aujourd’hui et j’en passe le reste de ma misérable vie de vampire et juste d’être vivant en ce monde. Parfois crier son amertume au monde peut être libérateur.

La plupart de mon travail se concentre sur la couleur rouge…  C’est cliché je sais, mais cette couleur exprime tous les aspects de ma vie, le rouge du sang de ma transformation, le rouge du sang de ma nourriture, le rouge de la colère qui m’habite…J’étais assez fier de tout ce que j’avais pu faire entre mes sculptures ressemblant à des corps maigre vidés de leur sang, asséchés pour servir de nourriture à nous autres, même si personnellement je ne connais que les pochettes de sang, n’ayant pas eu l’envie de continuer à me servir à la source même.  Trouvant cela dégradant pour les humains…

J’avais eu ouï-dire par la responsable de la salle d’expo qu’une journaliste allait venir me voir pour parler de mon travail et aussi la laisser voir mes œuvres, pour en faire une interview et un papier… Hum. Première fois pour moi. Bien que durant mon installation, les gens venaient voir déjà ce qui était affiché et semblaient plus que séduit par ce que j’avais réussi à exprimer dans mes productions. C’est certainement dû à ça… Un art morbide et mortuaire attire les foules, j’imagine… Je vois une belle blonde arrivée, semblant pressée… Puis le vernissage étant juste maintenant, en ce soir assez étoilé et avec une lune superbe dans le ciel.

Bonsoir, vous êtes la journaliste j’imagine ? Fis-je en avançant ma main vers elle souriant à moitié nerveux, mais semblant que cette femme me dit quelque chose. Vaguement, comme si je l’avais déjà vu quelque part mais que je ne sais pas où.



   

Oui, c’est bien moi. Enchanté d’ailleurs. Je n’aurais jamais cru voir une journaliste ici, pour ces croutes. Fis-je en lui serrant la main en souriant doucement. Je la suivais dans son inspection de « mes œuvres » qui n’en sont guère réellement. Si je devais exprimer mon ressentit et ma manière de créer, je pense que certaines personnes me tueraient sur le champ. Autant de mauvaises que de bonnes personnes, je veux dire. Je pris moi aussi une coupe, que la serveuse présentait sur le plateau. Je la laissais lentement observer les tableaux. Je sentais réellement via son regard qu’elle avait compris, compris qui, comment et le pourquoi… C’est pour le coup, comme se retrouver à poil au milieu du terrain lors de la pause du superbowl en fait.

Je voulais d’abord représenté mon moi intérieur comme les peintures classiques, la première fois, je m’étais représenté triste, c’était immonde. Mais vraiment moche, pas intéressant, rien. D’énervement j’ai pris le premier pot de peinture qui passait et se fut de rouge que j’ai aspergé ma toile, gardant avec l’impression d’une image en dessous du rouge, comme d’un visage, ou d’un corps… J’ai trouvé le concept plutôt intéressant et représentant assez bien le voyage intérieur que je suis occupé de faire depuis quelques temps. Lui fis-je alors en me rapprochant de la toile en question pour faire apparaître sur mon visage la réflexion de la couleur sanguine du tableau. Je me raidis lorsqu’elle parla de vampire. Hum. Donc j’avais raison, elle est soit comme moi, soit contre moi. Je me retournais alors sur elle, la détaillant un peu.

Je la suivais alors vers les sculptures, fort heureusement pour moi il n’y avait presque personne, les gens étaient plus intéressé par devenir ce qui pouvait bien se trouver sous la couche de rouge sur chaque tableau. Les sculptures n’étaient rien d’autres que des fils de fer entortillés pour former des corps dans des pauses de peur, de désaroi, de tristesse et d’autres émotions négatives. J’ai compris pourquoi vous me sembliez familière, vous ressemblez un peu à une vieille amie que je connais, une certaine Rebekah, elle a un tempérament un peu sanguin, mais physiquement vous dégagez un peu la même sorte d’aura qui fait que lorsque l’on gratte la couche on se met à aimer la personne qui se cache en dessous. Vous vous appelez Caroline Forbes… Ah oui, la famause Caroline, dont Klaus parlait avant. Pour le coup vous êtes une femme qui ressemble à deux femmes de mon entourage, Rebekah mais aussi mon amie et psychanalyste, Camille. Fis-je en penchant un peu la tête. Aurais-je visé juste mademoiselle, qui est comme moi ?